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Les smarphones bannis de cartains festivals
Les festivals de musique, et certains artistes, bannissent de plus en plus les téléphones portables au concert. Paradoxalement, c'est pourtant par ce biais, notamment les réseaux sociaux, que se fait le marketing des spectacles.
En cette fin de saison de festival de musiques, gros plan sur ces festivals qui ont banni les téléphones portables. Ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à tenter cette périlleuse expérience pour chercher à reconnecter le public aux artistes. Le "No Art Festival" d’Amsterdam comme le festival belge du "Voodoo Village" ont joué cet été le jeu de l’interdiction.
Avouons que ça tranche un peu avec l’esprit d’un tel rassemblement, à l’origine un festival, c'est davantage un moment de liberté, parfois même de transgression où le public en fusion se laisse aller, "sex, drogue, Rock and roll…" mais plus de téléphones portables qui se doivent d’être rangés dans une petite enveloppe prévue à cet effet.
Moins de smartphone pour se reconnecter à l'instant présent
Les organisateurs justifient cette injonction pour des raisons a priori philosophiques, ils souhaitent que les festivaliers profitent de l’instant présent, se détachent de cet écran qui fait écran. C’est maintenant devenu une scène rituelle de notre monde connecté que de voir une nuée de téléphones brandis par la foule au moindre tube ou déclarations d’un artiste.
On a tous vécu un jour ce moment où, téléphone en poche, on hésite à le sortir pour documenter notre vie, pris par un instinct grégaire, on se dit qu’il serait bon de filmer, d’enregistrer cet instant dans le but de le partager sur les réseaux ou de le garder comme une archive, archive qui périra, sans doute, au fin fond de notre bibliothèque numérique sans être une seule fois consultée. Le temps de se poser la question, le moment est passé et cette mini charge mentale nous a plongé dans une sorte d’insatisfaction.
Alors partant du principe que les festivaliers ne sont pas assez grands pour se réguler, les organisateurs se sont résolus à l’interdiction qui aurait également pour mérite de favoriser le contact entre les participants. Une mesure qui a été plutôt bien acceptée par la foule connectée.
Nombreux sont les artistes qui militent pour exclure les smartphones
Certains artistes le font depuis fort longtemps, il y a 10 ans déjà le leader des White Stripes, Jack White, crachait sa haine des smartphones sur scène en faisant la morale à son public. L’artiste a même noué sur ses tournées un partenariat avec la start-up américaine Yondr qui propose des étuis en caoutchouc qui se verrouillent automatiquement. Seule solution pour retrouver l’objet tant convoité, se rendre dans les bornes de déverrouillage à l’autre bout de la salle. Un procédé repris par la suite par de nombreuses stars internationales et des humoristes comme Florence Foresti.
On se souvient également du stand-upper Paul Mirabel, plutôt excédé par son public qui terminait à haute voix ses blagues. La faute à des vidéos devenues virales de ses sketches sur TikTok, un certain public n’attendait qu’une seule chose, filmer le moment qu’il avait vu au préalable sur son Smartphone, pour le reproduire.
Bon évidemment cela paraitrait trop facile de céder à la tentation d’une interdiction pure et simple même si cela est de saison. Cela serait oublier que la grande partie du marketing des festivals, comme celui des artistes, passe aujourd’hui par les réseaux sociaux.