livre
Sonia Delahaigue Ils n en sont pas mort
Résumé :
« Ils n’en sont pas morts ! »… et nous non plus d’ailleurs. Enfants, nous avons tous reçu des fessées, des gifles, des critiques, des humiliations, des punitions, des privations d’affection. Que ce soit à l’école ou à la maison, et parfois les deux. Et nous n’en sommes pas morts !
Vraiment ? En serions-nous si sûrs ? Et si une partie de nous, malgré tout, était vraiment morte ?
Dans la plupart des situations l’enfant semble si bien s’adapter, mais ne serait-ce pas qu’une illusion Sonia Delahaigue, psychologue passionnée par le potentiel humain et la psychologie de l’Enfant, nous amène à découvrir ce qu’elle nomme « la maltraitance invisible ». Une maltraitance dont nous n’avons pas conscience mais qui entrave le bon développement de l’enfant et tue une part importante de son potentiel.
Que vivent réellement les enfants au quotidien, dans l’intimité des foyers et au cœur de l’institution ? Comment ont-ils enduré ces dernières années particulièrement traumatisantes pour la société ? Et maintenant, comment se sentent-ils et comment peut-on les aider ?
Dans cet ouvrage Sonia Delahaigue livre un diagnostic authentique sur les séquelles des maltraitances invisibles, après les avoir identifiées. Elle nous transmet aussi des clefs pour aider nos enfants à s’épanouir et à développer leur potentiel, tout en stimulant cet instinct animal protecteur qui ne demande qu’à se réveiller chez beaucoup de parents.
Critique littéraire de Ils n'en sont pas morts de Sonia Delahaigue
Dans Ils n'en sont pas morts , Sonia Delahaigue nous entraîne dans un voyage poignant au cœur des vestiges d'un passé douloureux et d'une mémoire collective écrasée par les silences et les non-dits. À travers des voix entrelacées, l'auteure dessine les contours d'une histoire intime et universelle, une quête de résilience et de vérité, là où l'oubli aurait dû régner.
Le style de Delahaigue est à la fois délicat et puissant, oscillant entre la sobriété et l'émotion. La prose se déploie avec une rare finesse, portée par une langue subtilement choisie qui sait rendre l'indicible. Cependant, parfois, cette richesse stylistique tend à étouffer la narration dans une forme d'abstraction poétique qui peut perdre le lecteur. Si cette approche sert indéniablement la profondeur du récit, elle demande une attention particulière, peut-être trop soutenue pour certains, et ralentit parfois le fil de l'histoire.
Le thème central du livre, la mémoire du traumatisme, est traité avec une grande sensibilité. Les personnages, tels des témoins silencieux d'événements marquants, portent en eux une histoire qu'ils tentent de comprendre, de réconcilier avec le présent. L'auteure met en lumière des émotions complexes, de la culpabilité à l'espoir, de la fuite à la confrontation, dans une dynamique entre passé et présent qui mérite d'être honorée.
L'ambiance du livre, presque onirique, où le réel et l'imaginaire se confondent, crée une atmosphère propice à la réflexion. Le monde de Delahaigue, bien que richement dessiné, demeure cependant légèrement opaque, et l'intrigue, par moments, semble se perdre dans une errance narrative qui, au lieu de renforcer le propos, freine la progression du texte.
Malgré ces nuances, Ils n'en sont pas morts est un roman audacieux, une invitation à redonner une voix à ceux qui, par crainte ou par nécessité, se sont tus. Le message de Delahaigue résonne comme un appel à ne jamais oublier, à se souvenir même lorsque le silence pèse lourd. Si le livre demande un effort de lecture, il récompense en retour ceux qui sauront s'y plonger avec patience et ouverture d'esprit.
En somme, ce roman, tout en explorant les méandres de la mémoire et de la réconciliation, nous proposons une réflexion sur la nécessité de briser les chaînes du passé pour laisser enfin émerger à la surface les voix des oubliés. Une œuvre dense et poétique, certes exigeante, mais qui saura toucher ceux qui osent en percer les mystères.